Strabisme

Qu’est-ce que le strabisme ?

Le strabisme est un défaut de parallélisme des axes visuels. C’est un syndrome neurosensoriel complexe. Le strabisme perturbe la correspondance sensorielle et motrice des deux yeux. On notera que dans le langage courant, le terme « loucher » s’applique à un défaut de parallélisme convergent.
Cette affection fréquente chez les jeunes enfants, et peut être corrigé s’il est dépisté et pris en charge suffisamment tôt. Les formes de strabismes qui apparaissant chez des adultes myopes sont, elles, plus difficiles à traiter.

Convergent ? Divergent ?…

Les strabismes sont nommés en fonction du sens de la déviation des axes visuels : convergents, divergents ou verticaux. Le strabisme de l’enfant (enfant qui « louche ») est très majoritairement un strabisme convergent apparaissant de la naissance à l’âge de 5 ou 6 ans. Les strabismes divergents sont souvent d’apparition plus tardive (entre 6 et 10 ans). Le strabisme perturbe la vision et son développement.

strabisme_strabismeSymptomes du strabisme

La perturbation de la vision est manifeste et dépend de la manière dont le cerveau interprète les images envoyées par chacun des deux yeux. Dans le cas des petits strabismes par exemple, le cerveau essaye de faire concorder les deux images reçues, chacune étant légèrement différente de l’autre. Dans l’autre cas, pour éviter de voir double, le cerveau supprime l’image de l’œil dont l’axe est dévié et garde celle de l’œil dont l’axe n’est pas modifié. L’œil dont l’axe est dévié, n’étant plus sollicité par le cerveau, ne se développe donc pas normalement et perd petit à petit ses capacités visuelles. Il finit par ne plus envoyer d’images au cerveau : c’est l’amblyopie.

Traitements du strabisme

Dans un premier temps, l’amblyopie doit être évitée : les deux yeux ne fixant pas le même objet, le cerveau supprime une image pour éviter de voir double, entraînant ainsi un défaut de la maturation visuelle. L’amblyopie doit être dépistée au plus tôt chez tout enfant strabique. Sa prévention repose sur le masquage de l’œil sain afin de stimuler la vision par l’œil amblyope.

La part accommodative du strabisme, c’est-à-dire de l’amblyopie lorsque celle-ci n’est pas encore totale, peut être traitée par correction optique totale.

Un strabisme trop prononcé peut être traité par chirurgie afin de réaligner les yeux en raccourcissant, rallongeant ou déplaçant un ou plusieurs muscles actionnant les yeux. Cependant, même réalisée tôt dans l’enfance, cette intervention ne permet pas de retrouver une vision binoculaire normale si elle n’existait pas avant l’opération, ni de traiter l’amblyopie. Le plus souvent l’opération répare un préjudice esthétique, mais elle ne soigne pas le strabisme, la vision du strabique fonctionnel reste anormale même après l’intervention.

La rééducation effectuée par un orthoptiste peut permettre de compenser certains strabismes, seule, en association avec des prismes, avant ou après chirurgie. Les prismes permettent de supprimer la diplopie (vision double) chez un individu ayant un strabisme faible ou fortement diminué après intervention chirurgicale. Il en existe deux versions. La première, temporaire, est portée quelques semaines ; elle utilise le principe des lentilles de Fresnel en étant constituée par un film de plastique fin présentant un aspect strié, qui est collé sur les verres de lunettes. La seconde version, définitive, est réalisée par une taille spéciale du verre à lunettes, qui incorpore également la correction de l’acuité visuelle (myopie, astigmatisme ou hypermétropie) ; elle est généralement difficile à voir sans analyse attentive, sauf en cas de grosse correction.

Au centre Ophta Part-Dieu de Lyon, le médecin spécialisé dans la prise en charge du strabisme est le Dr Alain HULLO.